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Française en Amérique
Publiée par André Leroux Membre de la Société généalogique canadienne-française. janvier 2018
Famille Archambault
Jacques Archambault
Une plaque, offerte par l’Association des "Archambault d’Amérique" en 1988, posée à l’extérieur de l'église de Dompierre-sur-Mer souligne le départ du Dompierrois Jacques Archambault de l’Ardillère (maintenant située sur la commune de Saint Xandre), vers le Québec en 1645, accompagné de sa femme Françoise Toureau et de ses cinq enfants. Son nom est aujourd’hui porté par plus de 20 000 descendants.
Depuis le 5 août 1990, Dompierre-sur-Mer est jumelée avec Saint-Antoine-sur-Richelieu au Québec (55 km au Sud-Est de Montréal), fondée par quatre frères Archambault.
La famille Archambault compte plus de vingt mille descendants issus d’un seul ancêtre Jacques Archambault. Celui-ci est né en 1604 à Dompierre-sur-Mer en Aunis du mariage d’Antoine et de Renée Ouvrard. Ce couple n’aurait eu que trois enfants, élevés sur une ferme et vivant des revenus combinés de la terre et de la vigne. On connaît peu de détails pouvant permettre d’entrevoir l’ancêtre Jacques Archambault, enfant, adolescent, adulte. Des chercheurs ont retrouvé en France la trace d’un contrat par lequel il vend le 15 août 1637 trois tonneaux de vin blanc à Hiérome Bonnevye. Ce détail tend à confirmer le fait que, comme son père, Jacques Archambault vécut des produits de la terre.
Vers 1629, il épouse Françoise Thoureault qui, de 1630 à 1644, lui donne sept enfants : deux fils et cinq filles. Vers 1645, le couple s’embarque pour la Nouvelle-France accompagné de six enfants. Une fille, Louise, semble ne plus exister à cette époque. Denis Archambault, l’aîné à 15 ans; Anne en a 14; Jacquette, 13; Marie, 9; Laurent, 3 et une deuxième fillette prénommée Marie est âgée d’environ un an.
Cette émigration d’une famille entière n’est pas habituelle. Pour cette raison, on a voulu savoir pourquoi elle a quitté l’Aunis, lassant derrière elle des terres et des biens appréciables. On a fait valoir le climat religieux qui secoua la France du XVIIe, opposant huguenots et catholiques et le fait que, dans l’Aunis, Dompierre-sur-Mer ne fut pas épargnée par ces querelles.
Il est probable que Pierre Le Gardeur de Repentigny, qui fut directeur des embarquements à LaRochelle, de 1645 ; a 1647, ait lui-même recruté Jacques Archambault puisqu’il l’engage à travailler sur son domaine. En 1647, l’agriculteur devient locataire d’une terre de la seigneurie de Lachenaie et n’y gagne, en trois ans, que des dettes.
Le 15 septembre 1651, Jacques Archambault devient concessionnaire d’une terre au Cap-Rouge. Au mois de novembre suivant, le 18, monsieur de Maisonneuve lui accorde trente arpents de terre. Jacques Archambault devient donc le voisin de Lambert Closse et d’Urbain Tessier dit Lavigne. Une autre parcelle de terre lui est accordée, au nord de la rue Notre-Dame à Montréal.
Mais, où vécut Archambault? À Québec ou à Montréal? La réponse à cette question est d’autant plus difficile à donner que le colon paraît être partout à la fois. Au mois de février et de mars 1654, il est à Montréal ou se marie sa fille Anne, mais en avril, il est à Québec. En septembre, il achète la maison qu’Étienne Dumets a construite sur sa terre du Cap-Rouge…La même année, pourtant, Jacques Archambault s’engageait à contribuer au travail des censitaires de la seigneurie de Gaudarville, dans la région de Québec. Ajoutons à cela qu’au mois de février 1654, le colon Archambault acceptait une somme de cinq cents livres tournois contre la promesse de se fixer définitivement dans l’île de Montréal.
En acceptant de venir s’établir à Montréal avec sa famille, Jaques Archambault avait obtenu une parcelle de terre près de l’actuelle Place d’Armes à Montréal. Le 30 mars 1655, il est au nombre des Montréalais qui retiennent les services du chirurgien Étienne Bouchard qui, moyennant cent sous par an, «payable en deux termes», s’oblige à «soigner toutes sortes de maladies, tant naturelles qu’accidentelles, excepté de la peste, grosse vérole, de la lèpre, du mal caduc et de l’opération de la pierre». Archambault semble donc établi à Montréal. Il y est peut-être, mais il est encore propriétaire de la terre du Cap-Rouge dont il confie la vente au père Jean de Quen, le 13 février 1657.
On attribue à Jacques Archambault le mérite d’avoir creusé le premier puits de l’île de Montréal le 11 octobre 1658. Parce qu’il en construisit trois autres, on l’a dit sourcier, ce qui n’est pas impensable. Le 9 décembre 1663, on inhume le corps de Françoise Thoureault. La disparition de l’épouse marque la fin de l’exploitation agricole. L’ancêtre construit un dernier puits le 16 novembre 1664 pour Claude Robutel. En 166, il signe aux Trois-Rivières un contrat de mariage avec Marie Denot de la Martinière, elle-même deux fois veuve. Jacques Archambault est inhumé à Montréal le 15 février 1688 à l’age de 84 ans.
On compte aujourd’hui près de vingt mille Québécois portant ce patronyme qui a survécu grâce au mariage de Laurent et de Catherine Marchand, célébré à Montréal le 7 janvier 1660. De leur douze enfants, deux sont morts au berceau, trois filles ont adopté la vie religieuse, deux se sont mariées : Anne avec Nicolas Desroches et Françoise avec Toussaint Beaudry. Cinq fils ont fait souche. Laurent épousa Anne Courtemanche; Jacques, Françoise Aubuchon; André, Cécile Adhémar, Pierre, Marie Lacombe et Jean, Cécile Lefebvre.
La présence des descendants de Jacques et de Françoise Thoureault est surtout notable dans la région montréalaise : Pointe-aux-Trembles, Rivière des Prairies, l’Assomption, Lachenaie et Repentigny. C’est à cette famille que l’on doit la fondation du village de St-Antoine-sur-le-Richelieu, qui fut créé après que Pierre, fils de Laurent, eut accepté au nom de ses fils le 15 juin 1724, une concession de treize arpents de terre.
Texte: Le Centre de généalogie francophone d'Amérique. 1997-2006 © Tous droits réservés