top of page

Famille Martineau

Louis Martineau

 

 

Le fils de Jean Martineau et de Mathurine Bonne a été baptisé

le dimanche 25 août 1624 à Saint-Savinien, localité aujourd'hui appartenant à l'arrondissement de Saint-Jean-d'Angely, département de la Charente-Maritime, territoire de la Saintonge.

 

Cette commune, sise sur la rive droite de la Charente, possède d'importantes carrières de pierre de taille et un port fluvial où

des navires de plus de 200 tonneaux peuvent accoster à ses quais.

 

Les immigrants de la Nouvelle-France arrivaient ici aux alentours de la vingtaine. Louis avait plus de 30 ans lorsqu'il prit la décision d'émigrer au Nouveau Monde. Le mardi 11 avril 1656,

il est à La Rochelle, chez le notaire Cherbonnier, pour accepter

un contrat d'engagement d'une durée de tois ans

pour la région de Québec. 

Engageur: François Péron.

Rémunération promise: 75 livres annuelles. 

Métier déclaré de l'engagé: Laboureur.

 

A l'étude du notaire, Louis Martineau déclare avoir 27 ans d'âge.

La mémoire est une faculté qui oublie ou veut oublier!

Louis reçoit 35 livres d'avance.

 

François Péron avait averti les passagers de se tenir prêts et que

le lieu d'embarquement serait à l'Ile de Ré, paroisse Saint-Martin.

Le 30 avril suivant, 19 jours plus tard, le voilier d'une capacité

de 150 tonneaux, Le Taureau, pointe sa proue vers l'Océan Atlantique. Elie Tadourneau, propriétaire du bateau

pour un quart, en est le capitaine.

 

Au printemps de 1656, à la Rochelle, 61 hommes ont déclaré vouloir passer en Nouvelle-France. Ils ne sont pas tous venus.

Trois navires se présentent à la rade de Québec, cette année-là:

Le René, La Fortune et le Taureau.

 

Le Taureau jette l'ancre à Québec le 15 juin 1656,

après une traversée d'un mois et demi.

 

Après quatre ans de silence, le 20 novembre 1660, Louis obtient

de Charles de Lauzon une terre de deux arpents de front

à l'Ile d'Orléans, côté nord, territoire de la future paroisse

de Sainte-Famille, et située entre les nouveaux concessionnaires Jean Prémont et la propriété de feu Pierre Brincosté ou Bringodin, tué par les Iroquois depuis le 31 juillet. La profondeur

de la terre octroyée à Louis est d'environ 67 1/2 arpents.

 

Le colon se retrouve donc au milieu d'un terrain vierge depuis

le commencement du monde, d'une petite forêt à maîtriser,

à convertir en terre civilisée et labourable. Louis commence

par faire une trouée dans son bois, à faire apparaître un désert

pour fixer sa maison de pièce sur pièce, avant de jeter entre

les souches sa première semence de blé. Il lui faut le courage

des pionniers, celui des fondateurs d'un pays neuf.

 

Dès le 24 janvier 1661, un nouveau voisin, Gervais Rochon,

prend la place de celui disparu tragiquement.

 

Enfin, en 1663. Louis, 39 ans, après sept longues années

en Nouvelle-France, juge qu'il est grand temps de fonder son foyer. A Château-Richer, vit probablement chez Guillau-me Thibault,

une femme âgée d'environ 22 ans et appelée Madeleine Marecot,

fille de Mathurin et de Marie Renaudeau, originaire du

bourg de Lalleu, non loin de la Rochelle en Aunis.

 

L'histoire de Madeleine ne manque pas d'intérêt. Ses père et mère s'étaient mariés à Sainte-Marguerite de La Rochelle,

le 15 septembre 1631. Son père Mathurin Malesco (Marecot)

a vécu en 1649 comme laboureur à Rompsay, paroisse

Notre-Dame-de-Cogne de La Rochelle, à Lalleu en 1671

puis à Saint-Martin-de-Sansay, au Poitou. Les parents de

Mathurin se nomment Benoit et Nicole Jamin;

ceux  de Marie Renaudeau: Mathurin Renaudeau

et Toussaine Brossard, de Notre-Dame-de-Cogne.

 

Louis Martineau et Madeleine se sont connus au hasard

des rencontres. Le 1er mars 1663, dimanche, le notaire

Claude Auber, à Château-Richer, se dit prêt à rédiger leur contrat

de mariage. Appuient la future épouse, Guillaume Thibault,

Jean Plante et François Gariépy, habitants de la Côte de Beaupré. Sont venus pour encourager Louis, le voisin Jean Prémont

et Charles Gauthier, sieur de Boisverdun. Louis offre un douaire

de 300 livres. L'on convient d'un préciput de 100 livres.

Signe avec  le notaire Auber, Nicolas Huot, sieur de Saint-Laurent.

 

Lundi 9 avril 1663, le missionnaire Thomas Morel, à l'église

de Château-Richer, les a conjoints en présence de Cauchon,

Jean Prémont, Claude Auber et Jean Plante.

 

Le couple s'installe donc à l'Ile d'Orléans où nous le retrouvons

aux recensements de 1666 et 1667; il possède trois bêtes à cornes

et 9 arpents de terre mis en valeur. Les voisins sont Jean Prémont

et Jean Royer.

 

Louis et Marguerite ont écoulé tous leurs jours sur l'Ile d'Orléans, encerclés par le fleuve qui offrait ses poissons abondants et délicieux, ses oiseaux migrateurs et les voiles blanches de ses bateaux

après chaque saison des glaces.

 

Les Martineau pensent un jour qu'il serait avantageux de posséder une ferme plus grande. L'occasion leur est offerte, le 9 novembre 1674, par AbelTurcot. Celui-ci est le propriétaire d'une terre située dans la future paroisse de Saint-François, côté du chenal du nord, vis-à-vis Sainte-Anne du Petit-Cap, et possédant quatre arpents

de front. Elle avait d'abord été concédée par Barbe de Boulogne, épouse du gouverneur Louis d'Ailleboust, à Jean Levasseur,

le 17 août 1658.

 

Dix ans plus tard, soit le 2 mars 1668, Abel Turcot s'en porte acquéreur. Enfin, celui-ci, le 9 novembre 1674, consent à l'échanger contre celle de Louis Martineau, habitant de Sainte-Famille.

Ainsi, au recensement de 1681, les Martineau vivent à

Saint-François, entre les dignes voisins Vincent Chrétien

et Germain Lepage, père du futur seigneur de Rimouski.

 

Leurs 20 arpents de terre en culture produisent des céréales,

des légumes et assez de fourrage pour nourrir 10 bêtes à cornes.

 

Lorsque le notaire Paul Vachon dresse le procès-verbal du grand chemin d'Argentenay, Louis Martineau est mentionné comme habitant du côté du nord. Il en fut ainsi lorsque Robert de Villeneuve, ingénieur du roi, fait la carte de l'Ile en 1689.

 

Par une quittance signée Chambalon le 29 octobre 1694.

nous apprenons que Madeleine Marecot avait déjà prêté à

Jean de Lestage, marchand demeurant en cette ville, la somme de

35 livres. Les Martineau ont donc joui d'une modeste

aisance à l'époque.

 

La famille de Louis et Madeleine est l'une des moins nombreuses

de son temps. Jean, Elisabeth et Pierre sont les seuls

membres de cette martine.

 

L'aîné Jean, né le 24 juillet 1664 à l'Ile d'Orléans, a reçu le baptême de l'Abbé Morel le 27 juillet suivant, en présence des parrain

et marraine Jean Lehoux et Marie Perrot. Hélas! 15 jours plus tard, le corps de l'enfant est déposé dans le cimetière de Château-Richer.

 

Il ne reste donc qu'un seul porteur du flambeau de la vie Martineau, Pierre, né le 13 et baptisé le 14 avril 1669 à Sainte-Famille

par le missionnaire Morel. A Sainte-Famille, le 12 novembre 1691, Pierre unit sa vie à Marie Leblond, filles de Nicolas

et de Marguerite Leclerc. Pierre et Marie mettent au monde

13 enfants dont des jumelles. Hélas, neuf sont décédés

au berceau ou avant l'âge adulte.

 

Madeleine Marecot est décédée à l'Hôtel-Dieu de Québec,

le mercredi 17 septembre 1698. Louis lui survécut pendant plus

de 10 ans. Il s'éteignit à Saint-François,

à la fin du mois de mai 1709.

bottom of page